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pendant mon séjour j’avais arrangé tous les autres papiers, j’avais fait mon examen, le certificat du docteur et autres formalités étaient remplies, de sorte que si je recevais tous les papiers exigés, je pouvais être reçu le même jour. — Vous pouvez vous figurer avec quelle impatience j’attendais la poste; mais quoique nous nous erintons Ванюшка6 et moi depuis 8 jours à y aller tous les jours, quatre postes sont arrivées, et les papiers promis la même poste, que la lettre, n’arrivent pas. Cependant je ne pouvais pas partir sans savoir si I’Указъ y est ou non; puisque dans le cas qu’il n’y est pas, j’avais l’espoir à l’aide de la protection de Bariatinsky7 ou de Brimer, [d’Jarranger cette affaire sans ce papier; mais je ne pouvais pas m’adresser à eux, sans savoir, si le papier est envoyé ou non et sans avoir reçu les autres. — A présent je n’ai plus même cet espoir; puisque l’un — Bariatinsky est parti et l’autre, Brimer, est tombé malade et ne reçoit personne. Comme j’avais juste ce qu’il me fallait d’argent pour partir, après avoir fait quelques dépenses indispensables pendant ces 8 jours, je ne puis plus partir; avant de recevoir de l’argent que Nicolas m’a promis d’envoyer. — Vous ne sauriez croire, chère tante, combien tout cela m’est désagréable, d’autant, plus, que dans tou[t]s les cas, j’ai pris la résolution d’entrer au service militaire, résolution dans laquelle votre lettre m’a décidé à persister.

Je ne vous parle pas encore de différents petits désagréments, qui sont venus se joindre à celui la, pour ne pas donner à cette lettre une teinte trop sombre.

Voilà un manque de délicatesse et de l’égoisme de ma part — de vous écrire tout cela. — En confiant mes petits malheurs à une personne dont je me sais tendrement aimé je sens diminuer mon chagrin; mais je ne pense pas à l’inquiétude que cela vous causera. — Pardonnez moi ce manque de délicatesse et ne vous inquiétez pas trop de moi. — Je m’en tirerai autant bien que possible. — Demain arrive encore une poste, je suis décidé à l’attendre. S’il me m’arrive rien, je tâcherai de trouver de l’argent et partir; si je n’en trouve pas, je tâcherai d’attendre patiemment. — Adieu, chère tante, je baise vos mains.

Ma santé est bonne; mais mon humeur est chagrine. — Voilà deux mois, que je suis séparé de N[icol]as; et il me parait qu’il y a déjà deux ans; tant j’ai envie de le revoir. Adressez vos lettres à Кизляръ.

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