Страница:L. N. Tolstoy. All in 90 volumes. Volume 59.pdf/154

Материал из Викитеки — свободной библиотеки
Эта страница не была вычитана

je ne puisse le faire de vive voix comme I’anéee dernière. — Ce fut un moment bien agréable pour moi, quand je vins la nuit du nouvel an et le jour de la naissance de Nicolas,11 vous surprendre;

2 Janvier. Encore deux jours passés dans l’incertitude, l’attente et l’ennui. Je ne puis m’occuper de rien; ni penser à autre chose qu’à mon affaire. Mes affaires financières sont aussi dans un malheureux état. Ayez la bonté de dire à André qu’il m’envoie, le plus tôt possible 80 r. arg. ici à Tiffliss. Si je parviens à partir sans cet argent, j’ai donné mon adresse à la poste et on me l’enverra. — Pour cette fois il ne peut pas dire, que je lui demande de l’argent d’une manière finprévue. — Эти 80 p. пусть онъ мнѣ пришлетъ, изъ числа тѣхъ 200 р. которые я ему приказывалъ выслать на имя Николиньки. —

3 Janvier. Enfin aujourd’hui j’ai reçu l’ordre de partir pour rejoindre ma batterie et je ne suis plus колеж-регистр.; mais ферверкеръ 4-го класса.12 Vous ne sauriez [croire] combien cela me fait plaisir. — Combien de gens dans la même position que moi, auraient envisagé pour le [plus] grand des malheurs, ce que je regarde comme la chose au monde la plus agréable. — Ce n’est pas par enfantillage que je trouve tant de plaisir à endosser l’uniforme de soldat; mais je suis content parceque enfin je réussis dans une chose à laquelle je travaillais et que je desirais depuis bien longtems, parceque rien ne me retient plus à Tiffliss où je m’ennuie à mourir, parceque je sais que cela vous fera plaisir et aussi parceque je suis content de n’être plus libre. — Il vous paraîtra peut- être étrange, que je désire ne pas être libre. — Il y a trop longtems que je suis libre en tout; et il me paraît, que cet excès de liberté est la cause principale de mes fautes et que c’est même un mal. — Rien de trop. — Voilà une maxime que je voudrais bien suivre en tout. — Je vous écris rien ne me retient à Tiffliss. — Ce n’est pas vrai: l’impossibilité de partir m’y retient. Je n’ai, littéralement, pas le sou. — Ne vous alarmez pas, j’espère trouver assez d’argent pour vivre et peut-être même pour partir. — Dans tous les cas je compte beaucoup, sur les 80-r., que je demande à André. — Je viens de relire toute cette lettre et je la trouve très-stupide, mais elle est longue, et c’est pour cela que je me décide à vous l’envoyer. — Comme c’est un grand plaisir d’avoir une personne à laquelle on peut écrire tout ce qui vous passe par la tête, sans fausse honte, sans arrière pensées, comme je le fais pour vous. —

138