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que les citadins se représentent ordinairement à la campagne, les bruits de la guerre se font entendre et sentir péniblement. Mon père ne parle que marche et contremarche, choses auxquelles je ne comprends rien; et avant-hier en faisant ma promenade habituelle dans la rue du village, je fus témoin d’une scène déchirante... C’était un convoi des recrues enrolés chez nous et expédiés pour l’armée... Il fallait voir l’état dans lequel se trouvaient les mères, les femmes, les enfants des hommes qui partaient et entendre les sanglots des uns et des autres! On dirait que l’humanité a oublié les lois de son divin Sauveur, Qui prêchait l’amour et le pardon des offenses, et qu’elle fait consister son plus grand mérite dans l’art de s’entretuer.

«Adieu, chère et bonne amie, que notre divin Sauveur et Sa très Sainte Mère vous aient en Leur sainte et puissante garde.

Marie».

— Ah, vous expédiez le courrier, princesse, moi j’ai déjà expedié le mien. J’ai écris à ma pauvre mère,[1] — заговорила быстро-приятным, сочным голоском улыбающаяся m-lle Bourienne, картавя на р и внося с собой в сосредоточенную, грустную и пасмурную атмосферу княжны Марьи совсем другой, легкомысленно-веселый и самодовольный мир.

— Princesse, il faut que je vous prévienne, — прибавила она, понижая голос, — le prince a eu une altercation, — altercation, — сказала она, особенно грассируя и с удовольствием слушая себя, — une altercation avec Michel Ivanoff. Il est de très mauvaise humeur, très morose. Soyez prévenue, vous savez...[2]

— Ah! chère amie, — отвечала княжна Марья, — je vous ai prié de ne jamais me prévenir de l’humeur dans laquelle se trouve mon père. Je ne me permets pas de le juger, et je ne voudrais pas que les autres le fassent.[3]

Княжна взглянула на часы и, заметив, что она уже пять

  1. А, вы отправляете письмо, я уж отправила свое. Я писала моей бедной матери,
  2. Княжна, я должна вас предуведомить — князь разбранил Михайла Иваныча. Он очень не в духе, такой угрюмый. Предупреждаю вас, знаете...
  3. Ах, милый друг мой! Я просила вас никогда не говорить мне о том, в каком расположении духа батюшка. Я не позволю себе судить его и не желала бы, чтоб и другие это делали.
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