Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Astaroth

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Henri Plon (p. 56).
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Astaroth, grand-duc très-puissant aux enfers. Il a la figure d’un ange fort laid, et se montre chevauchant sur un dragon infernal ; il tient à la

 
Astaroth
Astaroth
 
main gauche une vipère. Quelques magiciens disent qu’il préside à l’Occident, qu’il procure l’amitié des grands seigneurs, et qu’il faut l’évoquer le mercredi. Les Sidoniens et les Philistins, l’adorèrent. Il est, dit-on, grand trésorier aux enfers. Wierus nous apprend qu’il sait le passé et l’avenir, qu’il répond volontiers aux questions qu’on lui fait sur les choses les plus secrètes, et qu’il est facile de le faire causer sur la création, les fautes et la chute des anges, dont il connaît toute l’histoire. Mais dans ses conversations, il soutient que pour lui il a été puni injustement. Il enseigne à fond les arts libéraux, et commande quarante légions. Celui qui le fait venir doit prendre garde de s’en laisser approcher, à cause de son insupportable puanteur. C’est pourquoi il est prudent de tenir sous ses narines un anneau magique en argent, qui est un préservatif contre les odeurs fétides des démons[1]. Astaroth a figuré dans plusieurs possessions. Il est cité comme l’un des sept princes de l’enfer qui visitèrent Faust, selon la tradition anglaise ; il parut en serpent, ayant « la queue colorée comme des briques changeantes, deux petits pieds fort courts, tout jaunes, le ventre blanc et jaunâtre, le cou châtain roux, et une pointe en forme de trait, comme ceux du hérisson, qui avance de la longueur d’un doigt[2] ».


  1. Wierus, in Pseudomonarchia dæmon.
  2. M. François Hugo, le Faust anglais.