Dictionnaire philosophique/Garnier (1878)/Figure

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Éd. Garnier - Tome 19
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FIGURE[1].

Si on veut s’instruire, il faut lire attentivement tous les articles du grand Dictionnaire de l’Encyclopédie, au mot Figure.

Figure de la terre, par M. d’Alembert : ouvrage aussi clair que profond, et dans lequel on trouve tout ce qu’on peut savoir sur cette matière.

Figure de rhétorique, par César Dumarsais : instruction qui apprend à penser et à écrire, et qui fait regretter, comme bien d’autres articles, que les jeunes gens ne soient pas à portée de lire commodément des choses si utiles. Ces trésors, cachés dans un Dictionnaire de vingt-deux volumes in-folio, d’un prix excessif, devraient être entre les mains de tous les étudiants pour trente sous.

Figure humaine, par rapport à la peinture et à la sculpture : excellente leçon donnée par M. Watelet à tous les artistes.

Figure, en physiologie : article très-ingénieux, par M. d’Abbés de Caberoles.

Figure, en arithmétique et en algèbre, par M. Mallet.

Figure, en logique, en métaphysique et belles-lettres, par M. le chevalier de Jaucourt, homme au-dessus des philosophes de l’antiquité, en ce qu’il a préféré la retraite, la vraie philosophie, le travail infatigable, à tous les avantages que pouvait lui procurer sa naissance, dans un pays où l’on préfère cet avantage à tout le reste, excepté à l’argent.


FIGURE OU FORME DE LA TERRE.

Comment Platon, Aristote, Ératosthènes, Posidonius, et tous les géomètres de l’Asie, de l’Égypte et de la Grèce, ayant reconnu la sphéricité de notre globe, arriva-t-il que nous crûmes si longtemps la terre plus longue que large d’un tiers, et que de là nous vinrent les degrés de longitude et de latitude : dénomination qui atteste continuellement notre ancienne ignorance ?

Le juste respect pour la Bible, qui nous enseigne tant de vérités plus nécessaires et plus sublimes, fut la cause de cette erreur universelle parmi nous.

On avait trouvé dans le psaume ciii que Dieu a étendu le ciel sur la terre comme une peau ; et de ce qu’une peau a d’ordinaire plus de longueur que de largeur, on en avait conclu autant pour la terre.

Saint Athanase s’exprime avec autant de chaleur contre les bons astronomes que contre les partisans d’Arius et d’Eusèbe. « Fermons, dit-il, la bouche à ces barbares, qui, parlant sans preuve, osent avancer que le ciel s’étend aussi sous la terre. » Les Pères regardaient la terre comme un grand vaisseau entouré d’eau ; la proue était à l’orient, et la poupe à l’occident.

On voit encore dans Cosmas, moine du ive siècle, une espèce de carte géographique où la terre a cette figure.

Tostato, évêque d’Avila, sur la fin du xve siècle, déclare, dans son Commentaire sur la Genèse, que la foi chrétienne est ébranlée pour peu qu’on croie la terre ronde.

Colombo, Vespuce et Magellan, ne craignirent point l’excommunication de ce savant évêque, et la terre reprit sa rondeur malgré lui.

Alors on courut d’une extrémité à l’autre ; la terre passa pour une sphère parfaite. Mais l’erreur de la sphère parfaite était une méprise de philosophes, et l’erreur d’une terre plate et longue était une sottise d’idiots[2].

[Dès qu’on commença à bien savoir que notre globe tourne sur lui-même en vingt-quatre heures, on aurait pu juger de cela seul qu’une forme véritablement ronde ne saurait lui appartenir. Non-seulement la force centrifuge élève considérablement les eaux dans la région de l’équateur, par le mouvement de la rotation en vingt-quatre heures ; mais elles y sont encore élevées d’environ vingt-cinq pieds deux fois par jour par les marées. Il serait donc impossible que les terres vers l’équateur ne fussent perpétuellement inondées ; or elles ne le sont pas : donc la région de l’équateur est beaucoup plus élevée à proportion que le reste de la terre ; donc la terre est un sphéroïde élevé à l’équateur, et ne peut être une sphère parfaite. Cette preuve si simple avait échappé aux plus grands génies, parce qu’un préjugé universel permet rarement l’examen.

On sait qu’en 1672, Richer, dans un voyage à la Cayenne près de la ligne, entrepris par l’ordre de Louis XIV sous les auspices de Colbert, le père de tous les arts ; Richer, dis-je, parmi beaucoup d’observations trouva que le pendule de son horloge ne faisait plus ses oscillations, ses vibrations aussi fréquentes que dans la latitude de Paris, et qu’il fallait absolument raccourcir le pendule d’une ligne et de plus d’un quart. La physique et la géométrie n’étaient pas alors à beaucoup près si cultivées qu’elles le sont aujourd’hui ; quel homme eût pu croire que de cette remarque si petite en apparence, et que d’une ligne de plus ou de moins, pussent sortir les plus grandes vérités physiques ? On trouva d’abord qu’il fallait nécessairement que la pesanteur fût moindre sous l’équateur que dans notre latitude, puisque la seule pesanteur fait l’oscillation d’un pendule. Par conséquent, puisque la pesanteur des corps est d’autant moins forte que ces corps sont plus éloignés du centre de la terre, il fallait absolument que la région de l’équateur fût beaucoup plus élevée que la nôtre, plus éloignée du centre : ainsi la terre ne pouvait être une vraie sphère.

Beaucoup de philosophes firent, à propos de ces découvertes, ce que font tous les hommes quand il faut changer son opinion : on disputa sur l’expérience de Richer ; on prétendit que nos pendules ne faisaient leurs vibrations moins promptes vers l’équateur que parce que la chaleur allongeait ce métal ; mais on vit que la chaleur du plus brûlant été l’allonge d’une ligne sur trente pieds de longueur ; et il s’agissait ici d’une ligne et un quart, d’une ligne et demie, ou même de deux lignes, sur une verge de fer longue de trois pieds huit lignes.

Quelques années après, MM. Varin, Deshayes, Feuillée, Couplet, répétèrent vers l’équateur la même expérience du pendule : il le fallut toujours raccourcir, quoique la chaleur fût très-souvent moins grande sous la ligne même qu’à quinze ou vingt degrés de l’équateur. Cette expérience a été confirmée de nouveau par les académiciens que Louis XV a envoyés au Pérou, qui ont été obligés vers Quito, sur des montagnes où il gelait, de raccourcir le pendule à secondes d’environ deux lignes[3].

À peu près au même temps, les académiciens qui ont été mesurer un arc du méridien au nord ont trouvé qu’à Pello, par-delà le cercle polaire, il faut allonger le pendule pour avoir les mêmes oscillations qu’à Paris. Par conséquent la pesanteur est plus grande au cercle polaire que dans les climats de la France, comme elle est plus grande dans nos climats que vers l’équateur. Si la pesanteur est plus grande au nord, le nord est donc plus près du centre de la terre que l’équateur : la terre est donc aplatie vers les pôles.

Jamais l’expérience et le raisonnement ne concoururent avec tant d’accord à prouver une vérité. Le célèbre Huygens, par le calcul des forces centrifuges, avait prouvé que la diminution dans la pesanteur qui en résulte pour une sphère n’était pas assez grande pour expliquer les phénomènes, et que par conséquent la terre devait être un sphéroïde aplati aux pôles. Newton, par les principes de l’attraction, avait trouvé les mêmes rapports à peu de chose près : il faut seulement observer qu’Huygens croyait que cette force inhérente aux corps qui les détermine vers le centre du globe, cette gravité primitive est partout la même. Il n’avait pas encore vu les découvertes de Newton ; il ne considérait donc la diminution de la pesanteur que par la théorie des forces centrifuges. L’effet des forces centrifuges diminue la gravité primitive sous l’équateur. Plus les cercles dans lesquels cette force centrifuge s’exerce deviennent petits, plus cette force cède à celle de la gravité : ainsi sous le pôle même, la force centrifuge, qui est nulle, doit laisser à la gravité primitive toute son action. Mais ce principe d’une gravité toujours égale tombe en ruine par la découverte que Newton a faite, et dont nous avons tant parlé ailleurs[4], qu’un corps transporté, par exemple, à dix diamètres du centre de la terre, pèse cent fois moins qu’à un diamètre.

C’est donc par les lois de la gravitation, combinées avec celles de la force centrifuge, qu’on fait voir véritablement quelle figure la terre doit avoir. Newton et Grégori ont été si sûrs de cette théorie qu’ils n’ont pas hésité d’avancer que les expériences sur la pesanteur étaient plus sûres pour faire connaître la figure de la terre qu’aucune mesure géographique.

Louis XIV avait signalé son règne par cette méridienne qui traverse la France ; l’illustre Dominique Cassini l’avait commencée avec son fils ; il avait, en 1701, tiré du pied des Pyrénées à l’Observatoire une ligne aussi droite qu’on le pouvait, à travers les obstacles presque insurmontables que les hauteurs des montagnes, les changements de la réfraction dans l’air, et les altérations des instruments, opposaient sans cesse à cette vaste et délicate entreprise ; il avait donc, en 1701, mesuré six degrés dix-huit minutes de cette méridienne. Mais, de quelque endroit que vînt l’erreur, il avait trouvé les degrés vers Paris, c’est-à-dire vers le nord, plus petits que ceux qui allaient aux Pyrénées vers le midi : cette mesure démentait et celle de Norvood, et la nouvelle théorie de la terre aplatie aux pôles. Cependant cette nouvelle théorie commençait à être tellement reçue que le secrétaire de l’Académie n’hésita point, dans son histoire de 1701, à dire que les mesures nouvelles prises en France prouvaient que la terre est un sphéroïde dont les pôles sont aplatis. Les mesures de Dominique Cassini entraînaient à la vérité une conclusion toute contraire ; mais comme la figure de la terre ne faisait pas encore en France une question, personne ne releva pour lors cette conclusion fausse. Les degrés du méridien, de Collioure à Paris, passèrent pour exactement mesurés, et le pôle, qui par ces mesures devait nécessairement être allongé, passa pour aplati.

Un ingénieur nommé M. des Roubais, étonné de la conclusion, démontra que, par les mesures prises en France, la terre devait être un sphéroïde oblong, dont le méridien qui va d’un pôle à l’autre est plus long que l’équateur, et dont les pôles sont allongés[5]. Mais de tous les physiciens à qui il adressa sa dissertation, aucun ne voulut la faire imprimer, parce qu’il semblait que l’Académie eût prononcé, et qu’il paraissait trop hardi à un particulier de réclamer. Quelque temps après, l’erreur de 1701 fut reconnue ; on se dédit, et la terre fut allongée par une juste conclusion tirée d’un faux principe. La méridienne fut continuée sur ce principe de Paris à Dunkerque; on trouva toujours les degrés du méridien plus petits en allant vers le nord. On se trompa toujours sur la figure de la terre, comme on s’était trompé sur la nature de la lumière. Environ ce temps-là, des mathématiciens qui faisaient les mêmes opérations à la Chine furent étonnés de voir de la différence entre leurs degrés, qu’ils pensaient devoir être égaux, et de les trouver, après plusieurs vérifications, plus petits vers le nord que vers le midi. C’était encore une puissante raison pour croire le sphéroïde oblong, que cet accord des mathématiciens de France et de ceux de la Chine. On fit plus encore en France, on mesura des parallèles à l’équateur. Il est aisé de comprendre que sur un sphéroïde oblong nos degrés de longitude doivent être plus petits que sur une sphère. M. de Cassini trouva le parallèle qui passe par Saint-Malo plus court de mille trente-sept toises qu’il n’aurait dû être dans l’hypothèse d’une terre sphérique. Ce degré était donc incomparablement plus court qu’il n’eût été sur un sphéroïde à pôles aplatis.

Toutes ces fausses mesures prouvèrent qu’on avait trouvé les degrés comme on avait voulu les trouver : elles renversèrent pour un temps en France la démonstration de Newton et d’Huygens, et on ne douta pas que les pôles ne fussent d’une figure tout opposée à celle dont ont les avait crus d’abord ; on ne savait où l’on en était.

Enfin les nouveaux académiciens qui allèrent au cercle polaire en 1736, ayant vu, par d’autres mesures, que le degré était dans ces climats plus long qu’en France, on douta entre eux et MM. Cassini. Mais bientôt après on ne douta plus : car les mêmes astronomes qui revenaient du pôle examinèrent encore le degré mesuré en 1677 par Picard au nord de Paris ; ils vérifièrent que ce degré est de cent vingt-trois toises plus long que Picard ne l’avait déterminé. Si donc Picard, avec ses précautions, avait fait son degré de cent vingt-trois toises trop court, il était fort vraisemblable qu’on eût ensuite trouvé les degrés vers le midi plus longs qu’ils ne devaient être. Ainsi la première erreur de Picard, qui servait de fondement aux mesures de la méridienne, servait aussi d’excuse aux erreurs presque inévitables que de très-bons astronomes avaient pu commettre dans ces opérations.]

Malheureusement d’autres mesureurs trouvèrent, au cap de Bonne-Espérance, que les degrés du méridien ne s’accordaient pas avec les nôtres. D’autres mesures prises en Italie contredirent aussi nos mesures françaises. Elles étaient toutes démenties par celles de la Chine. On se remit donc à douter, et on soupçonna très-raisonnablement, à mon avis, que la terre était bosselée[6].

Pour les Anglais, quoiqu’ils aiment à voyager, ils s’épargnèrent cette fatigue, et s’en tinrent à leur théorie.

[7] La différence d’un axe à l’autre n’est guère que de cinq de nos lieues : différence immense pour ceux qui prennent parti, mais insensible pour ceux qui ne considèrent les mesures du globe que par les usages utiles qui en résultent. Un géographe ne pourrait guère dans une carte faire apercevoir cette différence, ni aucun pilote savoir s’il fait route sur un sphéroïde ou sur une sphère.

Cependant on osa avancer que la vie des navigateurs dépendait de cette question. Ô charlatanisme ! entrerez-vous jusque dans les degrés du méridien ?


FIGURÉ, EXPRIMÉ EN FIGURE[8].

On dit : un ballet figuré, qui représente ou qu’on croit représenter une action, une passion, une saison, ou qui simplement forme des figures par l’arrangement des danseurs deux à deux, quatre à quatre ; copie figurée, parce qu’elle exprime précisément l’ordre et la disposition de l’original ; vérité figurée par une fable, par une parabole : l’Église figurée parla, jeune épouse du Cantique des cantiques ; l’ancienne Rome figurée par Babylone ; style figuré, par les expressions métaphoriques qui figurent les choses dont on parle, et qui les défigurent quand les métaphores ne sont pas justes.

L’imagination ardente, la passion, le désir, souvent trompés, produisent le style figuré. Nous ne l’admettons point dans l’histoire, car trop de métaphores nuisent à la clarté ; elles nuisent même à la vérité, en disant plus ou moins que la chose même.

Les ouvrages didactiques réprouvent ce style. Il est bien moins à sa place dans un sermon que dans une oraison funèbre : parce que le sermon est une instruction dans laquelle on annonce la vérité ; l’oraison funèbre, une déclamation dans laquelle on exagère.

La poésie d’enthousiasme, comme l’épopée, l’ode, est le genre qui reçoit le plus ce style. On le prodigue moins dans la tragédie, où le dialogue doit être aussi naturel qu’élevé ; encore moins dans la comédie, dont le style doit être plus simple.

C’est le goût qui fixe les bornes qu’on doit donner au style figuré dans chaque genre. Balthasar Gratian dit que « les pensées partent des vastes côtes de la mémoire, s’embarquent sur la mer de l’imagination, arrivent au port de l’esprit, pour être enregistrées à la douane de l’entendement ». C’est précisément le style d’Arlequin. Il dit à son maître : « La balle de vos commandements a rebondi sur la raquette de mon obéissance. » Avouons que c’est là souvent le style oriental qu’on tâche d’admirer.

Un autre défaut du style figuré est l’entassement des figures incohérentes. Un poëte, en parlant de quelques philosophes, les a appelés[9]

D’ambitieux pygmées
Qui, sur leurs pieds vainement redressés,
Et sur des monts d’arguments entassés[10],
De jour en jour, superbes Encelades,
Vont redoublant leurs folles escalades.

Quand on écrit contre les philosophes, il faudrait mieux écrire. Comment des pygmées ambitieux, redressés sur leurs pieds sur des montagnes d’arguments, continuent-ils des escalades ? Quelle image fausse et ridicule ! quelle platitude recherchée !

Dans une allégorie du même auteur, intitulée la Liturgie de Cithère, vous trouvez ces vers-ci :

De toutes parts, autour de l’inconnue
Il voit tomber comme grêle menue

Moissons de cœurs sur la terre jonchés,
Et des dieux même à son char attachés...
Oh ! par Vénus nous verrons cette affaire.
Si s’en retourne aux cieux dans son sérail,
En ruminant comment il pourra faire
Pour attirer la brebis au bercail.

« Des moissons de cœurs jonchés sur la terre comme de la grêle menue ; et parmi ces cœurs palpitants à terre, des dieux attachés au char de l’inconnue ; l’Amour qui va de parvenus ruminer dans son sérail au ciel comment il pourra faire pour attirer au bercail cette brebis entourée de cœurs jonchés ! » Tout cela forme une figure si fausse, si puérile à la fois et si grossière, si incohérente, si dégoûtante, si extravagante, si platement exprimée, qu’on est étonné qu’un homme qui faisait bien des vers dans un autre genre, et qui avait du goût, ait pu écrire quelque chose de si mauvais.

On est encore plus surpris que ce style appelé marotique ait eu pendant quelque temps des approbateurs. Mais on cesse d’être surpris quand on lit les épîtres en vers de cet auteur ; elles sont presque toutes hérissées de ces figures peu naturelles, et contraires les unes aux autres.

Il y a une épître à Marot qui commence ainsi :

Ami Marot, honneur de mon pupitre,
Mon premier maître, acceptez cette épître
Que vous écrit un humble nourrisson
Qui sur Parnasse a pris votre écusson,
Et qui jadis en maint genre d’escrime
Vint chez vous seul étudier la rime.

Boileau avait dit dans son épître à Molière :

Dans les combats d’esprit savant maître d’escrime.

(Sat. ii, 6.)

Du moins la figure était juste. On s’escrime dans un combat ; mais on n’étudie point la rime en s’escrimant. On n’est point l’honneur du pupitre d’un homme qui s’escrime. On ne prend point sur le Parnasse un écusson pour rimer à nourrisson. Tout cela est incompatible, tout cela jure.

Une figure beaucoup plus vicieuse est celle-ci :

Au demeurant assez haut de stature,
Large de croupe, épais de fourniture,

Flanqué de chair, gabionné de lard,
Tel en un mot que la nature et l’art,
En maronnant les remparts de son âme,
Songèrent plus au fourreau qu’à la lame.

(Rousseau, allégorie intitulée Midas.)

« La nature et l’art qui maçonnent les remparts d’une âme, ces remparts maçonnés qui se trouvent être une fourniture de chair et un gabion de lard », sont assurément le comble de l’impertinence. Le plus vil faquin travaillant pour la foire Saint-Germain aurait fait des vers plus raisonnables. Mais quand ceux qui sont un peu au fait se souviennent que ce ramas de sottises fut écrit contre un des premiers hommes de la France par sa naissance, par ses places et par son génie, qui avait été le protecteur de ce rimeur, qui l’avait secouru de son crédit et de son argent, et qui avait beaucoup plus d’esprit, d’éloquence et de science que son détracteur : alors on est saisi d’indignation contre le misérable arrangeur de vieux mots impropres rimés richement ; et en louant ce qu’il a de bon, l’on déteste cet horrible abus du talent.

Voici une figure du même auteur non moins fausse et non moins composée d’images qui se détruisent l’une l’autre :

Incontinent vous l’allez voir s’enfler
De tout le vent que peut faire souffler,
Dans les fourneaux d’une tête échauffée,
Fatuité sur sottise greffée.

(Rousseau, Épître au P. Brumoy.)

Le lecteur sent assez que la fatuité, devenue un arbre greffé sur l’arbre de la sottise, ne peut être un soufflet, et que la tête ne peut être un fourneau. Toutes ces contorsions d’un homme qui s’écarte ainsi du naturel ne ressemblent point assurément à la marche décente, aisée et mesurée de Boileau. Ce n’est pas là l’Art poétique.

Y a-t-il un amas de figures plus incohérentes, plus disparates, que cet autre passage du même poëte :

... Tout auteur qui veut, sans perdre haleine,
Boire à longs traits aux sources d’Hippocrène,
Doit s’imposer l’indispensable loi
De s’éprouver, de descendre chez soi,
Et d’y chercher ces semences de flamme
Dont le vrai seul doit embraser notre âme,

Sans quoi jamais le plus fier écrivain
Ne peut atteindre à cet essor divin.

(Épître au baron de Breteuil.)

Quoi ! pour boire à longs traits il faut descendre dans soi, et y chercher des semences de feu dont le vrai embrase, sans quoi le plus fier écrivain n’atteindra point à un essor ? Quel monstrueux assemblage ! quel inconcevable galimatias !

On peut dans une allégorie ne point employer les figures, les métaphores, dire avec simplicité ce qu’on a inventé avec imagination. Platon a plus d’allégories encore que de figures ; il les exprime souvent avec élégance et sans faste.

Presque toutes les maximes des anciens Orientaux et des Grecs sont dans un style figuré. Toutes ces sentences sont des métaphores, de courtes allégories, et c’est là que le style figuré fait un très-grand effet, en ébranlant l’imagination et en se gravant dans la mémoire.

Nous avons vu[11] que Pythagore dit : Dans la tempête adorez l’écho, pour signifier : « Dans les troubles civils retirez-vous à la campagne » ; N’attisez pas le feu avec l’épée, pour dire : « N’irritez pas les esprits échauffés. »

Il y a dans toutes les langues beaucoup de proverbes communs qui sont dans le style figuré.


FIGURE, EN THÉOLOGIE.

Il est très-certain, et les hommes les plus pieux en conviennent, que les figures et les allégories ont été poussées trop loin. On ne peut nier que le morceau de drap rouge mis par la courtisane Rahab à sa fenêtre pour avertir les espions de Josué, regardé par quelques Pères de l’Église comme une figure du sang de Jésus-Christ, ne soit un abus de l’esprit qui veut trouver du mystère à tout.

On ne peut nier que saint Ambroise, dans son livre de Noé et de l’Arche, n’ait fait un très-mauvais usage de son goût pour l’allégorie, en disant que la petite porte de l’arche était une figure de notre derrière, par lequel sortent les excréments.

Tous les gens sensés ont demandé comment on peut prouver que ces mots hébreux maher-salal-hasbas, « prenez vite les dépouilles », sont une figure de Jésus-Christ. Comment Moïse, étendant les mains pendant la bataille contre les Madianites, peut-il être la figure de Jésus-Christ ? Comment Juda, qui lie son ânon à la vigne et qui lave son manteau dans le vin, est-il aussi une figure ? Comment Ruth, se glissant dans le lit de Booz, peut-elle figurer l’Église ? Comment Sara et Rachel sont-elles l’Église, et Agar et Lia la synagogue ? Comment les baisers de la Sunamite sur la bouche figurent-ils le mariage de l’Église ?

On ferait un volume de toutes ces énigmes, qui ont paru aux meilleurs théologiens des derniers temps plus recherchées qu’édifiantes.

Le danger de cet abus est parfaitement reconnu par l’abbé Fleury, auteur de l’Histoire ecclésiastique. C’est un reste de rabbinisme, un défaut dans lequel le savant saint Jérôme n’est jamais tombé ; cela ressemble à l’explication des songes, à l’oneiromancie. Qu’une fille voie de l’eau bourbeuse en rêvant, elle sera mal mariée ; qu’elle voie de l’eau claire, elle aura un bon mari ; une araignée signifie de l’argent, etc.

Enfin, la postérité éclairée pourra-t-elle le croire ? on a fait pendant plus de quatre mille ans une étude sérieuse de l’intelligence des songes.


FIGURES SYMBOLIQUES.

Toutes les nations s’en sont servies, comme nous l’avons dit à l’article Emblème ; mais qui a commencé ? Sont-ce les Égyptiens ? il n’y a pas d’apparence. Nous croyons avoir prouvé plus d’une fois[12] que l’Égypte est un pays tout nouveau, et qu’il a fallu plusieurs siècles pour préserver la contrée des inondations et pour la rendre habitable. Il est impossible que les Égyptiens aient inventé les signes du zodiaque, puisque les figures qui désignent les temps de nos semailles et de nos moissons ne peuvent convenir aux leurs. Quand nous coupons nos blés, leur terre est couverte d’eau ; quand nous semons, ils voient approcher le temps de recueillir. Ainsi le bœuf de notre zodiaque, et la fille qui porte des épis, ne peuvent venir d’Égypte[13].

C’est une preuve évidente de la fausseté de ce paradoxe nouveau que les Chinois sont une colonie égyptienne. Les caractères ne sont point les mêmes ; les Chinois marquent la route du soleil par vingt-huit constellations, et les Égyptiens, d’après les Chaldéens, en comptaient douze ainsi que nous.

Les figures qui désignent les planètes sont à la Chine et aux Indes toutes différentes de celles d’Égypte et de l’Europe, les signes des métaux différents, la manière de conduire la main en écrivant non moins différente. Donc rien ne paraît plus chimérique que d’avoir envoyé les Égyptiens peupler la Chine.

Toutes ces fondations fabuleuses faites dans les temps fabuleux ont fait perdre un temps irréparable à une multitude prodigieuse de savants, qui se sont tous égarés dans leurs laborieuses recherches, et qui auraient pu être utiles au genre humain dans des arts véritables.

Pluche, dans son Histoire ou plutôt dans sa fable du ciel, nous certifie que Cham, fils de Noé, alla régner en Égypte, où il n’y avait personne ; que son fils Menès fut le plus grand des législateurs, que Thaut était son premier ministre.

Selon lui et selon ses garants, ce Thaut ou un autre institua des fêtes en l’honneur du déluge, et les cris de joie lo Bacché, si fameux chez les Grecs, étaient des lamentations chez les Égyptiens. Bacché venait de l’hébreu beke, qui signifie sanglots, et cela dans un temps où le peuple hébreu n’existait pas. Par cette explication, joie veut dire tristesse, et chanter signifie pleurer.

Les Iroquois sont plus sensés ; ils ne s’informent point de ce qui se passa sur le lac Ontario il y a quelques milliers d’années : ils vont à la chasse au lieu de faire des systèmes.

Les mêmes auteurs assurent que les sphinx dont l’Égypte était ornée signifiaient la surabondance, parce que des interprètes ont prétendu qu’un mot hébreu spang voulait dire un excès ; comme si la langue hébraïque, qui est en grande partie dérivée de la phénicienne, avait servi de leçon à l’Égypte ; et quel rapport d’un sphinx à une abondance d’eau ? Les scoliastes futurs soutiendront un jour, avec plus de vraisemblance, que nos mascarons qui ornent la clef des cintres de nos fenêtres sont des emblèmes de nos mascarades, et que ces fantaisies annonçaient qu’on donnait le bal dans toutes les maisons décorées de mascarons.


FIGURE, SENS FIGURÉ, ALLÉGORIQUE, MYSTIQUE,
TROPOLOGIQUE, TYPIQUE, etc.

C’est souvent l’art de voir dans les livres tout autre chose que ce qui s’y trouve. Par exemple, que Romulus fasse périr son frère Rémus, cela signifiera la mort du duc de Berry, frère de Louis XI ; Régulus prisonnier à Carthage, ce sera saint Louis captif à la Massoure.

On remarque très-justement dans le grand Dictionnaire encyclopédique que plusieurs Pères de l’Église ont poussé peut-être un peu trop loin ce goût des figures allégoriques ; ils sont respectables jusque dans leurs écarts.

Si les saints Pères ont quelquefois abusé de cette méthode, on pardonne à ces petits excès d’imagination en faveur de leur saint zèle.

Ce qui peut les justifier encore, c’est l’antiquité de cet usage, que nous avons vu pratiqué par les premiers philosophes. Il est vrai que les figures symboliques employées par les Pères sont dans un goût différent.

Par exemple, lorsque saint Augustin veut trouver les quarante-deux générations de la généalogie de Jésus, annoncées par saint Matthieu, qui n’en rapporte que quarante et une, Augustin dit[14] qu’il faut compter deux fois Jéconias, parce que Jéconias est la pierre angulaire qui appartient à deux murailles ; que ces deux murailles figurent l’ancienne loi et la nouvelle, et que Jéconias, étant ainsi pierre angulaire, figure Jésus-Christ qui est la vraie pierre angulaire.

Le même saint, dans le même sermon, dit[15] que le nombre de quarante doit dominer, et il abandonne Jéconias et sa pierre angulaire comptée pour deux générations. Le nombre de quarante, dit-il, signifie la vie : car dix sont la parfaite béatitude, étant multipliés par quatre qui figurent le temps en comptant les quatre saisons.

Dans le même sermon encore, il explique pourquoi saint Luc donne soixante et dix-sept ancêtres à Jésus-Christ, cinquante-six jusqu’au patriarche Abraham, et vingt et un d’Abraham à Dieu même. Il est vrai que selon le texte hébreu il n’y en aurait que soixante et seize, car la Bible hébraïque ne compte point un Caïnan qui est interpolé dans la Bible grecque appelée des Septante.

Voici ce que dit saint Augustin :

« Le nombre de soixante et dix-sept figure l’abolition de tous les péchés par le baptême... le nombre dix signifie justice et béatitude résultant de la créature, qui est sept avec la Trinité qui fait trois. C’est par cette raison que les commandements de Dieu sont au nombre de dix. Le nombre onze signifie le péché, parce qu’il transgresse dix... Ce nombre de soixante et dix-sept est le produit de onze figures du péché multiplié par sept et non par dix : car le nombre sept est le symbole de la créature. Trois représentent l’âme, qui est quelque image de la Divinité, et quatre représentent le corps à cause de ses quatre qualités, etc.[16] »

On voit dans ces explications un reste des mystères de la cabale et du quaternaire de Pythagore. Ce goût fut très-longtemps en vogue.

Saint Augustin va plus loin sur les dimensions de la matière[17]. La largeur, c’est la dilatation du cœur qui opère les bonnes œuvres ; la longueur, c’est la persévérance ; la hauteur, c’est l’espoir des récompenses. Il pousse très-loin cette allégorie : il l’applique à la croix, et en tire de grandes conséquences.

L’usage de ces figures avait passé des Juifs aux chrétiens, longtemps avant saint Augustin. Ce n’est pas à nous de savoir dans quelles bornes on devait s’arrêter.

Les exemples de ce défaut sont innombrables. Quiconque a fait de bonnes études ne hasardera de telles figures ni dans la chaire ni dans l’école. Il n’y en a point d’exemple chez les Romains et chez les Grecs, pas même dans les poëtes.

On trouve seulement dans les Métamorphoses d’Ovide des inductions ingénieuses tirées des fables qu’on donne pour fables.

Pyrrha et Deucalion ont jeté des pierres entre leurs jambes par derrière, des hommes en sont nés. Ovide dit (Met., I, 414) :

Inde genus durum sumus, experiensque laborum ;
Et documenta damus qua simus origine nati.

Formés par des cailloux, soit fable ou vérité,
Hélas ! le cœur de l’homme en a la dureté.

Apollon aime Daphné, et Daphné n’aime point Apollon : c’est que l’amour a deux espèces de flèches, les unes d’or et perçantes, et les autres de plomb et écachées.

Apollon a reçu dans le cœur une flèche d’or, Daphné une de plomb.

Deque sagittifera prompsit duo tela pharetra
Diversorum operum ; fugat hoc, facit illud amorem.
Quod facit auratum est, et cuspide fulget acuta ;
Quod fugat obtusum est, et habet sub arundine plumbum, etc.

(Ovid., Met., I, 468.)

Fatal Amour, tes traits sont différents[18] :
Les uns sont d’or, ils sont doux et perçants,
Ils font qu’on aime ; et d’autres au contraire
Sont d’un vil plomb qui rend froid et sévère.
dieu d’amour, en qui j’ai tant de foi,
Prends tes traits d’or pour Aminte et pour moi.

Toutes ces figures sont ingénieuses et ne trompent personne. Quand on dit que Vénus, la déesse de la beauté, ne doit point marcher sans les Grâces, on dit une vérité charmante. Ces fables qui étaient dans la bouche de tout le monde, ces allégories si naturelles, avaient tant d’empire sur les esprits que peut-être les premiers chrétiens voulurent les combattre en les imitant. Ils ramassèrent les armes de la mythologie pour la détruire ; mais ils ne purent s’en servir avec la même adresse : ils ne songèrent pas que l’austérité sainte de notre religion ne leur permettait pas d’employer ces ressources, et qu’une main chrétienne aurait mal joué sur la lyre d’Apollon.

Cependant le goût de ces figures typiques et prophétiques était si enraciné qu’il n’y eut guère de prince, d’homme d’État, de pape, de fondateur d’ordre, auquel on n’appliquât des allégories, des allusions prises de l’Écriture sainte. La flatterie et la satire puisèrent à l’envi dans la même source.

On disait au pape Innocent III : « Innocens eris a maledictione[19] », quand il fit une croisade sanglante contre le comte de Toulouse.

Lorsque François Martorillo de Paule fonda les minimes, il se trouva qu’il était prédit dans la Genèse : « Minimus cum patre nostro[20]. »

Le prédicateur qui prêcha devant Jean d’Autriche[21], après la célèbre bataille de Lépante, prit pour son texte : « Fuit homo missus a Deo, cui nomen erat Joannes[22] » ; et cette allusion était fort belle si les autres étaient ridicules. On dit qu’on la répéta pour Jean Sobieski, après la délivrance devienne ; mais le prédicateur n’était qu’un plagiaire.

Enfin ce fut un usage si constant qu’aucun prédicateur de nos jours n’a jamais manqué de prendre une allégorie pour son texte. Une des plus heureuses est le texte de l’Oraison funèbre du duc de Candale, prononcée devant sa sœur, qui passait pour un modèle de vertu : « Dic quia soror mea es, ut mihi bene eveniat propter te[23]. — Dites que vous êtes ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de vous. »

Il ne faut pas être surpris si les cordeliers poussèrent trop loin ces figures en faveur de saint François d’Assise, dans le fameux et très-peu connu livre des Conformités de saint François d’Assise avec Jésus-Christ[24]. On y voit soixante et quatre prédictions de l’avènement de saint François, tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau, et chaque prédiction contient trois figures qui signifient la fondation des cordeliers. Ainsi ces pères se trouvent prédits cent quatre-vingt-douze fois dans la Bible.

Depuis Adam jusqu’à saint Paul tout a figuré le bienheureux François d’Assise. Les Écritures ont été données pour annoncer à l’univers les sermons de François aux quadrupèdes, aux poissons et aux oiseaux, ses ébats avec sa femme de neige, ses passe-temps avec le diable, ses aventures avec frère Élie et frère Pacifique.

On a condamné ces pieuses rêveries, qui allaient jusqu’au blasphème. Mais l’ordre de Saint-François n’en a point pâti ; il a renoncé à ces extravagances, trop communes dans les siècles de barbarie[25].


  1. Questions sur l’Encyclopédie, sixième partie, 1771. (B.)
  2. Ce qui suit entre deux crochets [] sur la figure de la terre se retrouve en grande partie dans les Éléments de la philosophie de Newton, troisième partie, chapitre ix. Voyez les Mélanges, année 1738.
  3. Ceci était écrit en 1736. (Note de Voltaire.)
  4. Chapitre iii de la troisième partie des Éléments de la philosophie de Newton (Mélanges, année 1738).
  5. Son mémoire est dans le Journal littéraire. (Note de Voltaire.)
  6. On a remesuré depuis lors. La loi du 22 août 1790 ayant prescrit de déterminer une unité de poids et mesures, l’Académie des sciences chargea Delambre et Méchain de mesurer le dixième du quart du méridien terrestre, et la dix-millionième partie de ce quart fut décrétée l’unité naturelle de mesure.
  7. En 1771 on lisait ici :

    « Au reste, la différence de la sphère au sphéroïde ne donne point une circonférence plus grande ou plus petite : car un cercle changé en ovale n’augmente ni ne diminue de superficie.

    « Quant à la différence d’un axe à l’autre, elle n’est guère que de cinq de nos lieues ; différence, etc. » (B.)

  8. Ce morceau a paru dans l’Encyclopédie, tome VI, 1756, au mot Figuré. Voltaire l’a compris, en 1771, dans son article Figure des Questions sur l’Encyclopédie. (B.) — Voltaire écrit à d’Alembert, 28 décembre 1755 : « Voilà Figuré plus correct ; Force, dont vous prendrez ce qu’il vous plaira ; Faveur, de même ; Franchise et Fleuri, item. Tout cela ne demande, à mon gré, que de petits articles.
  9. Vers d’une épître de Jean-Baptiste Rousseau à Louis Racine, fils de Jean Racine. (Note de Voltaire.)
  10. Voici le texte de J.-B. Rousseau :

    D’ingénieux pygmées
    Qui sur des monts d’arguments entassés,
    Contre le ciel burlesquement haussés,
    De jour en jour, etc.

  11. À l’article Emblème, tome XVIII, page 521.
  12. Voyez tome XI, page 59, et dans le présent Dictionnaire l’article Âme, section X, tome XVII, page 162. (B.)
  13. Voyez Essai sur les Mœurs, tome XI, page 31.
  14. Sermon xli, article ix. (Note de Voltaire.)
  15. Article xxii. (Id.)
  16. Sermon xli, article xxiii. (Note de Voltaire.)
  17. Sermon liii, article xiv. (Id.)
  18. Voyez Nanine, acte Ier, scène ire, et le prologue du chant XXI de la Pucelle.
  19. Genèse, xxiv, 41.
  20. Ibid., xlii, 13.
  21. Voyez tome XII, page 453 ; voyez aussi, tome XIV, le chapitre xiv du Siècle de Louis XIV.
  22. Saint Jean : Évangile, I, 6.
  23. Il y a dans la Genèse, xii, 13 : Dic ergo, obsecro te, quod soror mea sis, ut bene mihi sit propter te.
  24. Par Barthélemy de Pise ; voyez sur ce curieux ouvrage le Dictionnaire historique de Prosper Marchand, tome Ier, page 3 et suivantes.
  25. Voyez l’article Emblème.


Fièvre

Figure

Filosofe