Les Heures Claires (Верхарн)

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Les Heures Claires
автор Эмиль Верхарн, переводчик неизвестен
Оригинал: язык неизвестен, опубл.: 1896. — Источник: az.lib.ru

The Project Gutenberg EBook of Les Heures Claires, by Emile Verhaeren

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Title: Les Heures Claires

Author: Emile Verhaeren

Release Date: January 11, 2004 [EBook #10061]

Language: French

Character set encoding: ISO Latin-1

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Em. Verhaeren

Les heures claires

1896

O la splendeur de notre joie,

Tissêe en or dans l’air de soie !

Voici la maison douce et son pignon lêger,

Et le jardin et le verger.

Voici le banc, sous les pommiers

D’où s’effeuille le printemps blanc,

A pêtales frôlants et lents.

Voici des vols de lumineux ramiers

Plânant, ainsi que des prêsages,

Dans le ciel clair du paysage.

Voici — pareils à des baisers tombês sur terre

De la bouche du frêle azur —

Deux bleus êtangs simples et purs,

Bordês naïvement de fleurs involontaires.

O la splendeur de notre joie et de nous-mêmes,

En ce jardin où nous vivons de nos emblèmes !

Là-bas, de lentes formes passent,

Sont-ce nos deux âmes qui se dêlassent,

Au long des bois et des terrasses ?

Sont-ce tes seins, sont-ce tes yeux

Ces deux fleurs d’or harmonieux ?

Et ces herbes — on dirait des plumages

Mouillês dans la source qu’ils plissent —

Sont-ce tes cheveux frais et lisses ?

Certes, aucun abri ne vaut le clair verger,

Ni la maison au toit lêger,

Ni ce jardin, où le ciel trame

Ce climat cher à nos deux âmes.

Quoique nous le voyions fleurir devant nos yeux,

Ce jardin clair où nous passons silencieux,

C’est plus encore en nous que se fêconde

Le plus joyeux et le plus doux jardin du monde.

Car nous vivons toutes les fleurs,

Toutes les herbes, toutes les palmes

En nos rires et en nos pleurs

De bonheur pur et calme.

Car nous vivons toutes les transparences

De l'êtang bleu qui reflète l’exubêrance

Des roses d’or et des grands lys vermeils :

Bouches et lèvres de soleil.

Car nous vivons toute la joie

Dardêe en cris de fête et de printemps,

En nos aveux, où se côtoient

Les mots fervents et exaltants.

Oh ! dis, c’est bien en nous que se fêconde

Le plus joyeux et clair jardin du monde.

Ce chapiteau barbare, où des monstres se tordent,

Soudês entre eux, à coups de griffes et de dents,

En un tumulte fou de sang, de cris ardents,

De blessures et de gueules qui s’entre-mordent,

C'êtait moi-même, avant que tu fusses la mienne,

O toi la neuve, ô toi l’ancienne !

Qui vins à moi des loins d'êternitê,

Avec, entre tes mains, l’ardeur et la bontê.

Je sens en toi les mêmes choses très profondes

Qu’en moi-même dormir

Et notre soif de souvenir

Boire l'êcho, où nos passês se correspondent.

Nos yeux ont dû pleurer aux mêmes heures,

Sans le savoir, pendant l’enfance :

Avoir mêmes effrois, mêmes bonheurs,

Mêmes êclairs de confiance :

Car je te suis liê par l’inconnu

Qui me fixait, jadis au fond des avenues

Par où passait ma vie aventurière,

Et, certes, si j’avais regardê mieux,

J’aurais pu voir s’ouvrir tes yeux

Depuis longtemps en ses paupières.

Le ciel en nuit s’est dêpliê

Et la lune semble veiller

Sur le silence endormi.

Tout est si pur et clair,

Tout est si pur et si pâle dans l’air

Et sur les lacs du paysage ami,

Qu’elle angoisse, la goutte d’eau

Qui tombe d’un roseau

Et tinte et puis se tait dans l’eau.

Mais j’ai tes mains entre les miennes

Et tes yeux sûrs, qui me retiennent,

De leurs ferveurs, si doucement ;

Et je te sens si bien en paix de toute chose,

Que rien, pas même un fugitif soupèon de crainte,

Ne troublera, fût-ce un moment,

La confiance sainte

Qui dort en nous comme un enfant repose.

Chaque heure, où je pense à ta bontê

Si simplement profonde,

Je me confonds en prières vers toi.

Je suis venu si tard

Vers la douceur de ton regard

Et de si loin, vers tes deux mains tendues,

Tranquillement, par à travers les êtendues !

J’avais en moi tant de rouille tenace

Qui me rongeait, à dents rapaces,

La confiance ;

J'êtais si lourd, j'êtais si las,

J'êtais si vieux de mêfiance,

J'êtais si lourd, j'êtais si las

Du vain chemin de tous mes pas.

Je mêritais si peu la merveilleuse joie

De voir tes pieds illuminer ma voie,

Que j’en reste tremblant encore et presqu’en pleurs,

Et humble, à tout jamais, en face du bonheur.

Tu arbores parfois cette grâce bênigne

Du matinal jardin tranquille et sinueux

Qui dêroule, là-bas, parmi les lointains bleus,

Ses doux chemins courbês en cols de cygne.

Et, d’autres fois, tu m’es le frisson clair

Du vent rapide et miroitant

Qui passe, avec ses doigts d'êclair,

Dans les crins d’eau de l'êtang blanc.

Au bon toucher de tes deux mains,

Je sens comme des feuilles

Me doucement frôler ;

Que midi brûle le jardin.

Les ombres, aussitôt recueillent

Les paroles chères dont ton être a tremblê.

Chaque moment me semble, grâce à toi,

Passer ainsi divinement en moi.

Aussi, quand l’heure vient de la nuit blême,

Où tu te cèles en toi-même,

En refermant les yeux,

Sens-tu mon doux regard dêvotieux,

Plus humble et long qu’une prière,

Remercier le tien sous tes closes paupières ?

Oh ! laisse frapper à la porte

La main qui passe avec ses doigts futiles ;

Notre heure est si unique, et le reste qu’importe,

Le reste, avec ses doigts futiles.

Laisse passer, par le chemin,

La triste et fatigante joie,

Avec ses crêcelles en mains.

Laisse monter, laisse bruire

Et s’en aller le rire ;

Laisse passer la foule et ses milliers de voix.

L’instant est si beau de lumière,

Dans le jardin, autour de nous,

L’instant est si rare de lumière trêmière,

Dans notre cœur, au fond de nous.

Tout nous prêche de n’attendre plus rien

De ce qui vient ou passe,

Avec des chansons lasses

Et des bras las par les chemins.

Et de rester les doux qui bênissons le jour.

Même devant la nuit d’ombre barricadêe,

Aimant en nous, par dessus tout, l’idêe

Que bellement nous nous faisons de notre amour.

Comme aux âges naïfs, je t’ai donnê mon cœur,

Ainsi qu’une ample fleur

Qui s’ouvre, au clair de la rosêe ;

Entre ses plis frêles, ma bouche s’est posêe.

La fleur, je la cueillis au prê des fleurs en flamme ;

Ne lui dis rien : car la parole entre nous deux

Serait banale, et tous les mots sont hasardeux.

C’est à travers les yeux que l'âme êcoute une âme.

La fleur qui est mon cœur et mon aveu,

Tout simplement, à tes lèvres confie

Qu’elle est loyale et claire et bonne, et qu’on se fie

Au vierge amour, comme un enfant se fie à Dieu.

Laissons l’esprit fleurir sur les collines,

En de capricieux chemins de vanitê ;

Et faisons simple accueil à la sincêritê

Qui tient nos deux cœurs clairs, en ses mains cristallines ;

Et rien n’est beau comme une confession d'âmes,

L’une à l’autre, le soir, lorsque la flamme

Des incomptables diamants

Brûle, comme autant d’yeux

Silencieux,

Le silence des firmaments.

Le printemps jeune et bênêvole

Qui vêt le jardin de beautê

Elucide nos voix et nos paroles

Et les trempe dans sa limpiditê.

La brise et les lèvres des feuilles

Babillent — et effeuillent

En nous les syllabes de leur clartê.

Mais le meilleur de nous se gare

Et fuit les mots matêriels ;

Un simple et doux êlan muet

Mieux que tout verbe amarre

Notre bonheur à son vrai ciel :

Celui de ton âme, à deux genoux,

Tout simplement, devant la mienne,

Et de mon âme, à deux genoux,

Très doucement, devant la tienne.

Viens lentement t’asseoir

Près du parterre, dont le soir

Ferme les fleurs de tranquille lumière,

Laisse filtrer la grande nuit en toi :

Nous sommes trop heureux pour que sa mer d’effroi

Trouble notre prière.

Là-haut, le pur cristal des êtoiles s'êclaire.

Voici le firmament plus net et translucide

Qu’un êtang bleu ou qu’un vitrail d’abside ;

Et puis voici le ciel qui regarde à travers.

Les mille voix de l'ênorme mystère

Parlent autour de toi.

Les mille lois de la nature entière

Bougent autour de toi,

Les arcs d’argent de l’invisible

Prennent ton âme et son êlan pour cible,

Mais tu n’as peur, oh ! simple cœur,

Mais tu n’as peur, puisque ta foi

Est que toute la terre collabore

A cet amour que fit êclore

La vie et son mystère en toi.

Joins donc les mains tranquillement

Et doucement adore ;

Un grand conseil de puretê

Et de divine intimitê

Flotte, comme une êtrange aurore,

Sous les minuits du firmament.

Combien elle est facilement ravie,

Avec ses yeux d’extase ignêe,

Elle, la douce et rêsignêe

Si simplement devant la vie.

Ce soir, comme un regard la surprenait fervente,

Et comme un mot la transportait

Au pur jardin de joie, où elle êtait

Tout à la fois reine et servante.

Humble d’elle, mais ardente de nous,

C'êtait à qui ploierait les deux genoux,

Pour recueillir le merveilleux bonheur

Qui, mutuel, nous dêbordait du cœur.

Nous êcoutions se taire, en nous, la violence

De l’exaltant amour qu’emprisonnaient nos bras

Et le vivant silence

Dire des mots que nous ne savions pas.

Au temps où longuement j’avais souffert

Où les heures m'êtaient des pièges,

Tu m’apparus l’accueillante lumière

Qui luit, aux fenêtres, l’hiver,

Au fonds des soirs, sur de la neige.

Ta clartê d'âme hospitalière

Frôla, sans le blesser, mon cœur,

Comme une main de tranquille chaleur ;

Un espoir tiède, un mot clêment,

Pênêtrèrent en moi très lentement ;

Puis vint la bonne confiance

Et la franchise et la tendresse et l’alliance,

Enfin, de nos deux mains amies,

Un soir de claire entente et de douce accalmie.

Depuis, bien que l'êtê ait succêdê au gel,

En nous-mêmes et sous le ciel,

Dont les flammes êternisêes

Pavoisent d’or tous les chemins de nos pensêes,

Et que l’amour soit devenu la fleur immense,

Naissant du fier dêsir,

Qui, sans cesse, pour mieux encor grandir,

En notre cœur, se recommence,

Je regarde toujours la petite lumière

Qui me fut douce, la première.

Je ne dêtaille pas, ni quels nous sommes

L’un pour l’autre, ni les pourquois, ni les raisons :

Tout doute est mort, en ce jardin de floraisons

Qui s’ouvre en nous et hors de nous, si loin des hommes.

Je ne raisonne pas, et ne veux pas savoir,

Et rien ne troublera ce qui n’est que mystère

Et qu'êlans doux et que ferveur involontaire

Et que tranquille essor vers nos parvis d’espoir.

Je te sens claire avant de te comprendre telle ;

Et c’est ma joie, infiniment,

De m'êprouver si doucement aimant,

Sans demander pourquoi ta voix m’appelle.

Soyons simples et bons — et que le jour

Nous soit tendresse et lumière servies,

Et laissons dire que la vie

N’est point faite pour un pareil amour.

A ces reines qui lentement descendent

Les escaliers en ors et fleurs de la lêgende,

Dans mon rêve, parfois, je t’apparie ;

Je te donne des noms qui se marient

A la clartê, à la splendeur et à la joie,

Et bruissent en syllabes de soie,

Au long des vers bâtis comme une estrade

Pour la danse des mots et leurs belles parades.

Mais combien vite on se lasse du jeu,

A te voir douce et profonde et si peu

Celle dont on enjolive les attitudes ;

Ton front si clair et pur et blanc de certitude,

Tes douces mains d’enfant en paix sur tes genoux,

Tes seins se soulevant au rythme de ton pouls

Qui bat comme ton cœur immense et ingênu,

Oh ! comme tout, hormis cela et ta prière,

Oh ! comme tout est pauvre et vain, hors la lumière

Qui me regarde et qui m’accueille en tes yeux nus.

Je dêdie à tes pleurs, à ton sourire,

Mes plus douces pensêes,

Celles que je te dis, celles aussi

Qui demeurent imprêcisêes

Et trop profondes pour les dire.

Je dêdie à tes pleurs, à ton sourire

A toute ton âme, mon âme,

Avec ses pleurs et ses sourires

Et son baiser.

Vois-tu, l’aurore naît sur la terre effacêe,

Des liens d’ombre semblent glisser

Et s’en aller, avec mêlancolie ;

L’eau des êtangs s'êcoule et tamise son bruit,

L’herbe s'êclaire et les corolles se dêplient,

Et les bois d’or se dêsenlacent de la nuit.

Oh ! dis, pouvoir un jour,

Entrer ainsi dans la pleine lumière ;

Oh ! dis, pouvoir un jour

Avec toutes les fleurs de nos âmes trêmières,

Sans plus aucun voile sur nous,

Sans plus aucun mystère en nous,

Oh dis, pouvoir, un jour,

Entrer à deux dans le lucide amour !

Je noie en tes deux yeux mon âme toute entière

Et l'êlan fou de cette âme êperdue,

Pour que, plongêe en leur douceur et leur prière,

Plus claire et mieux trempêe, elle me soit rendue.

S’unir pour êpurer son être,

Comme deux vitraux d’or en une même abside

Croisent leurs feux diffêremment lucides

Et se pênètrent !

Je suis parfois si lourd, si las,

D'être celui qui ne sait pas

Etre parfait, comme il se veut !

Mon cœur se bat contre ses vœux,

Mon cœur dont les plantes mauvaises,

Entre des rocs d’entêtement,

Dressent, sournoisement,

Leurs fleurs d’encre ou de braise ;

Mon cœur si faux, si vrai, selon les jours,

Mon cœur contradictoire,

Mon cœur exagêrê toujours

De joie immense ou de crainte attentatoire.

Pour nous aimer des yeux,

Lavons nos deux regards, de ceux

Que nous avons croisês, par milliers, dans la vie

Mauvaise et asservie.

L’aube est en fleur et en rosêe

Et en lumière tamisêe

Très douce :

On croirait voir de molles plumes

D’argent et de soleil, à travers brumes,

Frôler et caresser, dans le jardin, les mousses.

Nos bleus et merveilleux êtangs

Tremblent et s’animent d’or miroitant,

Des vols êmeraudês, sous les arbres, circulent ;

Et la clartê, hors des chemins, des clos, des haies,

Balaie

La cendre humide, où traîne encor le crêpuscule.

Au clos de notre amour, l'êtê se continue :

Un paon d’or, là-bas traverse une avenue ;

Des pêtales pavoisent,

— Perles, êmeraudes, turquoises —

L’uniforme sommeil des gazons verts ;

Nos êtangs bleus luisent, couverts

Du baiser blanc des nênuphars de neige ;

Aux quinconces, nos groseillers font des cortèges ;

Un insecte de prisme irrite un cœur de fleur ;

De merveilleux sous-bois se jaspent de lueurs ;

Et, comme des bulles lêgères, mille abeilles

Sur des grappes d’argent, vibrent, au long des treilles.

L’air est si beau qu’il paraît chatoyant ;

Sous les midis profonds et radiants,

On dirait qu’il remue en roses de lumière ;

Tandis qu’au loin, les routes coutumières,

Telles de lents gestes qui s’allongent vermeils,

A l’horizon nacrê, montent vers le soleil.

Certes, la robe en diamants du bel êtê

Ne vêt aucun jardin d’aussi pure clartê ;

Et c’est la joie unique êclose en nos deux âmes

Qui reconnait sa vie en ces bouquets de flammes.

Que tes yeux clairs, tes yeux d'êtê,

Me soient, sur terre,

Les images de la bontê.

Laissons nos âmes embrasêes

Exalter d’or chaque flamme de nos pensêes.

Que mes deux mains contre ton cœur

Te soient, sur terre,

Les emblèmes de la douceur.

Vivons pareils à deux prières êperdues

L’une vers l’autre, à toute heure, tendues.

Que nos baisers sur nos bouches ravies

Nous soient sur terre,

Les symboles de notre vie.

Dis-moi, ma simple et ma tranquille amie,

Dis, combien l’absence, même d’un jour,

Attriste et attise l’amour

Et le rêveille, en ses brûlures endormies.

Je m’en vais au devant de ceux

Qui reviennent des lointains merveilleux,

Où, dès l’aube, tu es allêe ;

Je m’assieds sous un arbre, au dêtour de l’allêe,

Et, sur la route, êpiant leur venue,

Je regarde et regarde, avec ferveur, leurs yeux

Encore clairs de t’avoir vue.

Et je voudrais baiser leurs doigts qui t’ont touchêe,

Et leur crier des mots qu’ils ne comprendraient pas,

Et j'êcoute longtemps se cadencer leurs pas

Vers l’ombre, où les vieux soirs tiennent la nuit penchêe.

En ces heures où nous sommes perdus

Si loin de tout ce qui n’est pas nous-mêmes.

Quel sang lustral ou quel baptême

Baigne nos cœurs vers tout l’amour tendus ?

Joignant les mains, sans que l’on prie,

Tendant les bras, sans que l’on crie,

Mais adorant on ne sait quoi

De plus lointain et de plus pur que soi,

L’esprit fervent et ingênu,

Dites, comme on se fond, comme on se vit dans l’inconnu.

Comme on s’abîme en la prêsence

De ces heures de suprême existence,

Comme l'âme voudrait des cieux

Pour y chercher de nouveaux dieux,

Oh ! l’angoissante et merveilleuse joie

Et l’espêrance audacieuse

D'être, un jour, à travers la mort même, la proie

De ces affres silencieuses.

Oh ! ce bonheur

Si rare et si frêle parfois

Qu’il nous fait peur !

Nous avons beau taire nos voix,

Et nous faire comme une tente,

Avec toute ta chevelure,

Pour nous crêer un abri sûr,

Souvent l’angoisse en nos âmes fermente.

Mais notre amour êtant comme un ange à genoux,

Prie et supplie,

Que l’avenir donne à d’autres que nous

Même tendresse et même vie,

Pour que leur sort de notre sort ne soit jaloux.

Et puis, aux jours mauvais, quand les grands soirs

Illimitent, jusques au ciel, le dêsespoir,

Nous demandons pardon à la nuit qui s’enflamme

De la douceur de notre âme.

Vivons, dans notre amour et notre ardeur,

Vivons si hardiment nos plus belles pensêes

Qu’elles s’entrelacent, harmonisêes

A l’extase suprême et l’entière ferveur.

Parce qu’en nos âmes pareilles,

Quelque chose de plus sacrê que nous

Et de plus pur et de plus grand s'êveille,

Joignons les mains pour l’adorer à travers nous.

Il n’importe que nous n’ayons que cris ou larmes

Pour humblement le dêfinir,

Et que si rare et si puissant en soit le charme,

Qu'à le goûter, nos cœurs soient prêts à dêfaillir.

Restons quand même et pour toujours, les fous

De cet amour presqu’implacable,

Et les fervents, à deux genoux,

Du Dieu soudain qui règne en nous,

Si violent et si ardemment doux

Qu’il nous fait mal et nous accable.

Sitôt que nos bouches se touchent,

Nous nous sentons tant plus clairs de nous-mêmes

Que l’on dirait des Dieux qui s’aiment

Et qui s’unissent en nous-mêmes ;

Nous nous sentons le cœur si divinement frais

Et si renouvelê par leur lumière

Première

Que l’univers, sous leur clartê, nous apparaît.

La joie est à nos yeux l’unique fleur du monde

Qui se prodigue et se fêconde,

Innombrable, sur nos routes d’en bas ;

Comme là haut, par tas,

En des pays de soie où voyagent des voiles

Brille la fleur myriadaire des êtoiles.

L’ordre nous êblouit, comme les feux, la cendre,

Tout nous êclaire et nous paraît : flambeau ;

Nos plus simples mots ont un sens si beau

Que nous les rêpêtons pour les sans cesse entendre.

Nous sommes les victorieux sublimes

Qui conquêrons l'êternitê,

Sans nul orgueil et sans songer au temps minime :

Et notre amour nous semble avoir toujours êtê.

Pour que rien de nous deux n'êchappe à notre êtreinte,

Si profonde qu’elle en est sainte

Et qu'à travers le corps même, l’amour soit clair,

Nous descendons ensemble au jardin de ta chair.

Tes seins sont là, ainsi que des offrandes,

Et tes deux mains me sont tendues ;

Et rien ne vaut la naïve provende

Des paroles dites et entendues.

L’ombre des rameaux blancs voyage

Parmi ta gorge et ton visage

Et tes cheveux dênouent leur floraison,

En guirlandes, sur les gazons.

La nuit est toute d’argent bleu,

La nuit est un beau lit silencieux,

La nuit douce, dont les brises vont, une à une,

Effeuiller les grands lys dardês au clair de lune.

Bien que dêjà, ce soir,

L’automne

Laisse aux sentes et aux orêes,

Comme des mains dorêes,

Lentes, les feuilles choir ;

Bien que dêjà l’automne,

Ce soir, avec ses bras de vent,

Moissonne

Sur les rosiers fervents,

Les pêtales et leur pâleur,

Ne laissons rien de nos deux âmes

Tomber soudain avec ces fleurs.

Mais tous les deux autour des flammes

De l'âtre en or du souvenir,

Mais tous les deux blottissons-nous,

Les mains au feu et les genoux.

Contre les deuils à craindre ou à venir,

Contre le temps qui fixe à toute ardeur sa fin,

Contre notre terreur, contre nous-mêmes, enfin,

Blottissons-nous, près du foyer,

Que la mêmoire en nous fait flamboyer.

Et si l’automne obère

A grands pans d’ombre et d’orages plânants,

Les bois, les pelouses et les êtangs,

Que sa douleur du moins n’altère

L’intêrieur jardin tranquillisê,

Où s’unissent, dans la lumière,

Les pas êgaux de nos pensêes.

Le don du corps, lorsque l'âme est donnêe

N’est rien que l’aboutissement

De deux tendresses entraînêes

L’une vers l’autre, êperdûment.

Tu n’es heureuse de ta chair

Si simple, en sa beautê natale,

Que pour, avec ferveur, m’en faire

L’offre complète et l’aumône totale.

Et je me donne à toi, ne sachant rien

Sinon que je m’exalte à te connaître,

Toujours meilleure et plus pure peut-être

Depuis que ton doux corps offrit sa fête au mien.

L’amour, oh ! qu’il nous soit la clairvoyance

Unique, et l’unique raison du cœur,

A nous, dont le plus fol bonheur

Est d'être fous de confiance.

Fût-il en nous une seule tendresse,

Une pensêe, une joie, une promesse,

Qui n’allât, d’elle-même, au devant de nos pas ?

Fût-il une prière en secret entendue,

Dont nous n’ayons serrê les mains tendues

Avec douceur, sur notre sein ?

Fût-il un seul appel, un seul dessein,

Un vœu tranquille ou violent

Dont nous n’ayons êpanoui l'êlan ?

Et, nous aimant ainsi,

Nos cœurs s’en sont allês, tels des apôtres,

Vers les doux cœurs timides et transis

Des autres :

Ils les ont conviês, par la pensêe,

A se sentir aux nôtres fiancês,

A proclamer l’amour avec des ardeurs franches,

Comme un peuple de fleurs aime la même branche

Qui le suspend et le baigne dans le soleil ;

Et notre âme, comme agrandie, en cet êveil,

S’est mise à cêlêbrer tout ce qui aime,

Magnifiant l’amour pour l’amour même,

Et à chêrir, divinement, d’un dêsir fou,

Le monde entier qui se rêsume en nous.

Le beau jardin fleuri de flammes

Qui nous semblait le double ou le miroir,

Du jardin clair que nous portions dans l'âme,

Se cristallise en gel et or, ce soir.

Un grand silence blanc est descendu s’asseoir

Là-bas, aux horizons de marbre,

Vers où s’en vont, par dêfilês, les arbres

Avec leur ombre immense et bleue

Et rêgulière, à côtê d’eux.

Aucun souffle de vent, aucune haleine.

Les grands voiles du froid,

Se dêplient seuls, de plaine en plaine,

Sur des marais d’argent ou des routes en croix.

Les êtoiles paraissent vivre.

Comme l’acier, brille le givre,

A travers l’air translucide et glacê.

De clairs mêtaux pulvêrisês

A l’infini, semblent neiger

De la pâleur d’une lune de cuivre.

Tout est scintillement dans l’immobilitê.

Et c’est l’heure divine, où l’esprit est hantê

Par ces mille regards que projette sur terre,

Vers les hasards de l’humaine misère,

La bonne et pure et inchangeable êternitê.

S’il arrive jamais

Que nous soyons, sans le savoir,

Souffrance ou peine ou dêsespoir,

L’un pour l’autre; s’il se faisait

Que la fatigue ou le banal plaisir

Dêtendissent en nous l’arc d’or du haut dêsir ;

Si le cristal de la pure pensêe

De notre amour doit se briser,

Si malgrê tout, je me sentais

Vaincu pour n’avoir pas êtê

Assez en proie à la divine immensitê

De la bontê ;

Alors, oh ! serrons-nous comme deux fous sublimes

Qui sous les cieux cassês, se cramponnent aux cimes

Quand même. — Et d’un unique essor

L'âme en soleil, s’exaltent dans la mort.

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Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg-tm

electronic works

1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm

electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to

and accept all the terms of this license and intellectual property

(trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all

the terms of this agreement, you must cease using and return or destroy

all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your possession.

If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a Project

Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound by the

terms of this agreement, you may obtain a refund from the person or

entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8.

1.B. «Project Gutenberg» is a registered trademark. It may only be

used on or associated in any way with an electronic work by people who

agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few

things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works

even without complying with the full terms of this agreement. See

paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project

Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this agreement

and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm electronic

works. See paragraph 1.E below.

1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation («the Foundation»

or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project

Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual works in the

collection are in the public domain in the United States. If an

individual work is in the public domain in the United States and you are

located in the United States, we do not claim a right to prevent you from

copying, distributing, performing, displaying or creating derivative

works based on the work as long as all references to Project Gutenberg

are removed. Of course, we hope that you will support the Project

Gutenberg-tm mission of promoting free access to electronic works by

freely sharing Project Gutenberg-tm works in compliance with the terms of

this agreement for keeping the Project Gutenberg-tm name associated with

the work. You can easily comply with the terms of this agreement by

keeping this work in the same format with its attached full Project

Gutenberg-tm License when you share it without charge with others.

1.D. The copyright laws of the place where you are located also govern

what you can do with this work. Copyright laws in most countries are in

a constant state of change. If you are outside the United States, check

the laws of your country in addition to the terms of this agreement

before downloading, copying, displaying, performing, distributing or

creating derivative works based on this work or any other Project

Gutenberg-tm work. The Foundation makes no representations concerning

the copyright status of any work in any country outside the United

States.

1.E. Unless you have removed all references to Project Gutenberg:

1.E.1. The following sentence, with active links to, or other immediate

access to, the full Project Gutenberg-tm License must appear prominently

whenever any copy of a Project Gutenberg-tm work (any work on which the

phrase «Project Gutenberg» appears, or with which the phrase «Project

Gutenberg» is associated) is accessed, displayed, performed, viewed,

copied or distributed:

This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with

almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or

re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included

with this eBook or online at www.gutenberg.net

1.E.2. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is derived

from the public domain (does not contain a notice indicating that it is

posted with permission of the copyright holder), the work can be copied

and distributed to anyone in the United States without paying any fees

or charges. If you are redistributing or providing access to a work

with the phrase «Project Gutenberg» associated with or appearing on the

work, you must comply either with the requirements of paragraphs 1.E.1

through 1.E.7 or obtain permission for the use of the work and the

Project Gutenberg-tm trademark as set forth in paragraphs 1.E.8 or

1.E.9.

1.E.3. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted

with the permission of the copyright holder, your use and distribution

must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any additional

terms imposed by the copyright holder. Additional terms will be linked

to the Project Gutenberg-tm License for all works posted with the

permission of the copyright holder found at the beginning of this work.

1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm

License terms from this work, or any files containing a part of this

work or any other work associated with Project Gutenberg-tm.

1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this

electronic work, or any part of this electronic work, without

prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with

active links or immediate access to the full terms of the Project

Gutenberg-tm License.

1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary,

compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including any

word processing or hypertext form. However, if you provide access to or

distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format other than

«Plain Vanilla ASCII» or other format used in the official version

posted on the official Project Gutenberg-tm web site (www.gutenberg.net),

you must, at no additional cost, fee or expense to the user, provide a

copy, a means of exporting a copy, or a means of obtaining a copy upon

request, of the work in its original «Plain Vanilla ASCII» or other

form. Any alternate format must include the full Project Gutenberg-tm

License as specified in paragraph 1.E.1.

1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying,

performing, copying or distributing any Project Gutenberg-tm works

unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9.

1.E.8. You may charge a reasonable fee for copies of or providing

access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works provided

that

— You pay a royalty fee of 20 % of the gross profits you derive from

the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method

you already use to calculate your applicable taxes. The fee is

owed to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he

has agreed to donate royalties under this paragraph to the

Project Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments

must be paid within 60 days following each date on which you

prepare (or are legally required to prepare) your periodic tax

returns. Royalty payments should be clearly marked as such and

sent to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation at the

address specified in Section 4, «Information about donations to

the Project Gutenberg Literary Archive Foundation.»

— You provide a full refund of any money paid by a user who notifies

you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he

does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm

License. You must require such a user to return or

destroy all copies of the works possessed in a physical medium

and discontinue all use of and all access to other copies of

Project Gutenberg-tm works.

— You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of any

money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the

electronic work is discovered and reported to you within 90 days

of receipt of the work.

— You comply with all other terms of this agreement for free

distribution of Project Gutenberg-tm works.

1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project Gutenberg-tm

electronic work or group of works on different terms than are set

forth in this agreement, you must obtain permission in writing from

both the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and Michael

Hart, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark. Contact the

Foundation as set forth in Section 3 below.

1.F.

1.F.1. Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable

effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread

public domain works in creating the Project Gutenberg-tm

collection. Despite these efforts, Project Gutenberg-tm electronic

works, and the medium on which they may be stored, may contain

"Defects, « such as, but not limited to, incomplete, inaccurate or

corrupt data, transcription errors, a copyright or other intellectual

property infringement, a defective or damaged disk or other medium, a

computer virus, or computer codes that damage or cannot be read by

your equipment.

1.F.2. LIMITED WARRANTY, DISCLAIMER OF DAMAGES — Except for the „Right

of Replacement or Refund“ described in paragraph 1.F.3, the Project

Gutenberg Literary Archive Foundation, the owner of the Project

Gutenberg-tm trademark, and any other party distributing a Project

Gutenberg-tm electronic work under this agreement, disclaim all

liability to you for damages, costs and expenses, including legal

fees. YOU AGREE THAT YOU HAVE NO REMEDIES FOR NEGLIGENCE, STRICT

LIABILITY, BREACH OF WARRANTY OR BREACH OF CONTRACT EXCEPT THOSE

PROVIDED IN PARAGRAPH F3. YOU AGREE THAT THE FOUNDATION, THE

TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE

LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR

INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH

DAMAGE.

1.F.3. LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND — If you discover a

defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can

receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a

written explanation to the person you received the work from. If you

received the work on a physical medium, you must return the medium with

your written explanation. The person or entity that provided you with

the defective work may elect to provide a replacement copy in lieu of a

refund. If you received the work electronically, the person or entity

providing it to you may choose to give you a second opportunity to

receive the work electronically in lieu of a refund. If the second copy

is also defective, you may demand a refund in writing without further

opportunities to fix the problem.

1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth

in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS,» WITH NO OTHER

WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT LIMITED TO

WARRANTIES OF MERCHANTIBILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.

1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied

warranties or the exclusion or limitation of certain types of damages.

If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the

law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be

interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by

the applicable state law. The invalidity or unenforceability of any

provision of this agreement shall not void the remaining provisions.

1.F.6. INDEMNITY — You agree to indemnify and hold the Foundation, the

trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone

providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance

with this agreement, and any volunteers associated with the production,

promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works,

harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees,

that arise directly or indirectly from any of the following which you do

or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm

work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any

Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.

Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm

Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of

electronic works in formats readable by the widest variety of computers

including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists

because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from

people in all walks of life.

Volunteers and financial support to provide volunteers with the

assistance they need, is critical to reaching Project Gutenberg-tm’s

goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will

remain freely available for generations to come. In 2001, the Project

Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure

and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.

To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation

and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4

and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.

Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive

Foundation

The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit

501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the

state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal

Revenue Service. The Foundation’s EIN or federal tax identification

number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at

http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg

Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent

permitted by U.S. federal laws and your state’s laws.

The Foundation’s principal office is located at 4557 Melan Dr. S.

Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered

throughout numerous locations. Its business office is located at

809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596—1887, email

business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact

information can be found at the Foundation’s web site and official

page at http://pglaf.org

For additional contact information:

Dr. Gregory B. Newby

Chief Executive and Director

gbnewby@pglaf.org

Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg

Literary Archive Foundation

Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide

spread public support and donations to carry out its mission of

increasing the number of public domain and licensed works that can be

freely distributed in machine readable form accessible by the widest

array of equipment including outdated equipment. Many small donations

($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt

status with the IRS.

The Foundation is committed to complying with the laws regulating

charities and charitable donations in all 50 states of the United

States. Compliance requirements are not uniform and it takes a

considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up

with these requirements. We do not solicit donations in locations

where we have not received written confirmation of compliance. To

SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any

particular state visit http://pglaf.org

While we cannot and do not solicit contributions from states where we

have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition

against accepting unsolicited donations from donors in such states who

approach us with offers to donate.

International donations are gratefully accepted, but we cannot make

any statements concerning tax treatment of donations received from

outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.

Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation

methods and addresses. Donations are accepted in a number of other

ways including including checks, online payments and credit card

donations. To donate, please visit: http://pglaf.org/donate

Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic

works.

Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm

concept of a library of electronic works that could be freely shared

with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project

Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.

Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed

editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.

unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily

keep eBooks in compliance with any particular paper edition.

Each eBook is in a subdirectory of the same number as the eBook’s

eBook number, often in several formats including plain vanilla ASCII,

compressed (zipped), HTML and others.

Corrected EDITIONS of our eBooks replace the old file and take over

the old filename and etext number. The replaced older file is renamed.

VERSIONS based on separate sources are treated as new eBooks receiving

new filenames and etext numbers.

Most people start at our Web site which has the main PG search facility:

http://www.gutenberg.net

This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,

including how to make donations to the Project Gutenberg Literary

Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to

subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.

EBooks posted prior to November 2003, with eBook numbers BELOW #10000,

are filed in directories based on their release date. If you want to

download any of these eBooks directly, rather than using the regular

search system you may utilize the following addresses and just

download by the etext year.

http://www.gutenberg.net/etext06

(Or /etext 05, 04, 03, 02, 01, 00, 99,

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filed in a different way. The year of a release date is no longer part

of the directory path. The path is based on the etext number (which is

identical to the filename). The path to the file is made up of single

digits corresponding to all but the last digit in the filename. For

example an eBook of filename 10234 would be found at:

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